Jean-Luc Burger - Le street art - Meet Art Concept

LE STREET ART

 

Le « Street art » est l'art, développé sous une multitude de formes, en des endroits publics ou dans la rue. Le terme englobe la pratique du graffiti, du graffiti au pochoir, de la projection vidéo, de la création d'affiche, du pastel sur rues et trottoirs. Le street art se veut accessible aux yeux de tous et utilise cette visibilité pour véhiculer bien plus que du divertissement. Il est partout ! Sur les murs, les immeubles, les panneaux signalétiques et mêmes les bornes sur le bord de la route.

 

Le Street art est une performance artistique caractérisée par son lieu d'exposition et d'évolution . Ce mouvement artistique d'art contemporain a son équivalent en français moderne, « art urbain » ou « art de rue ». Un autre point majeur du Street art est que les œuvres sont éphémères. En effet, il en revient à la liberté des populations, des politiques, et parfois d'autres artistes d'effacer, dégrader ou compléter une œuvre. Le travail des artistes est donc dès le départ voué à être détruit, et ceci participe à l'originalité de cet art mais aussi à sa vocation.

 

En France, le street-art va révéler toute l’ambiguïté de la société. D’un côté un ministre de la culture qui défend le mouvement, de l’autre une assemblée parlementaire qui aggrave en 2002 les « défis de dégradations ou détériorations », en renforçant les sanctions du Code Pénal. Contre toute attente, on reconnaitra le droit à la libre expression et la portée artistique des graffitis : requalification des faits en dégradations légères.

L'essence du Street art est la recherche d'une interaction, une rencontre assez soudaine entre le passant et l’œuvre ; alors cette visibilité a différents impacts. Le Street art, ou « l'art urbain » est un domaine vaste et complexe, les œuvres sont d'abord exposées dans la rue, puis sur les réseaux sociaux, dans les journaux, les livres ou encore dans les musées.

 

Le Street Art se base donc sur ces deux approches de l’art dans la rue pour se forger sa propre identité : celle d’un art figuratif autodidacte et avant tout porteur d’un message de revendication à travers l’utilisation de l’aérosol, la photographie, l’affichage, la mosaïque et autres media. Les premiers artistes du Street Art furent Keith Haring, Jean-Michel Basquiat, et sont maintenant suivis par JR, Shepard Fairey, Banksy, ou encore C215.

La valeur subversive du « street art » est très puissante et les motivations qui poussent les artistes à afficher leur art dans la rue sont des plus variées . Parfois par activisme, parfois pour signifier un mécontentement face à un fait de société ou tout simplement pour passer un message percutant, le « street art » est un peu la tribune libre des artistes contemporains. Il s'agit d'un médium de communication très puissant qui vise un large public puisque facilement accessible et visible.

 

L’ art est dans la rue

La rue offre aux passants et aux publics des graphismes souvent éphémères qui naissent puis disparaissent au fil du temps. De nos jours, la société reste partagée sur le sujet des graffitis, certains considèrent ces inscriptions comme un acte de vandalisme et d’autres comme une œuvre picturale a part entière.

De manière plus approfondie, l’art urbain est parfois qualifié d’« art contextuel », lié aux enjeux du travail in situ qui interroge l’espace de création, d’exposition et d’engagement physique à risques. La ville, considérée par certains comme la « plus grande galerie du monde », « hors les murs » et « à ciel ouvert », est à la fois support et motif d’expérimentations. Les artistes urbains transforment et métamorphosent les lieux, inventant ainsi une nouvelle hétérotopie à l’échelle de la ville, preuve qu’il existe différentes manières de l’habiter et de la vivre

Le street-art parsème l’univers visuel des grandes cités. On en retrouve sur les murs, les trottoirs, les rues, dans les parcs ou sur les monuments. Le terme est par ailleurs utilisé afin de différencier une forme artistique d’un mouvement territorial ponctué de vandalisme et d’illégalité.

 

La rue est avant tout un lieu de rencontre qui favorise la diffusion, les échanges, l’affrontement des idées. C’est la raison pour laquelle les œuvres de la rue se distinguent de celles destinées aux collectionneurs ou aux musées. Il ne s’agit pas d’objet de contemplation destinés à un petit nombre d’amateurs, mais d’œuvres livrées au regard de tous, souvent voyantes et démonstratives

Le désir d’être subversif, de provoquer, de représenter ce que tout le monde pense tout bas serait à l’origine de ce courant, la rue étant la plateforme la plus large et la plus puissante dans un but de visibilité. Certains artistes de la rue perçoivent tout simplement l’environnement comme étant une vaste et vierge toile des plus inspirantes alors que d’autres sont tout simplement motivés par les risques rencontrés lorsqu’ils travaillent de façon illégale sur un lieu donné. Aujourd’hui mieux connu du public, le street-art est observé de parts et d’autres de la planète.

 

L’art urbain permet de reconsidérer notre regard sur l’art et la ville. Ses caractéristiques en font un art multiforme qui fascine, interroge et dérange parfois. Il produit du mouvement dans des lieux que la société a voué à la disparition des regards, redonne vie et humanité au chaos des villes tout en créant de l’imaginaire là où est la norme. Sa complexité en est la force, la générosité son moteur.

L'art et les espaces vont de paire. L'art vit à travers l'espace et l'espace se construit à travers des codes semblables ou ressortant directement de l'art. Il existe des espaces dédiés à l'art, des monuments construits dans le but de mettre en valeur toutes sorte d'expressions artistiques , ou encore des lois d'urbanisme afin de conserver l'uniformité esthétique d'un centre-ville par exemple. Nous avons pu voir, au fil de ces trente dernières années, les murs des villes se recouvrir de couleurs: de traits, de signatures, de fresques et en devenir parfois une œuvre d'art.

Pourtant, l'art urbain reste illégal et clandestin , c'est pour cela que son développement intrigue et fascine quelque part.

Le street art est un mouvement relativement nouveau qui devient de plus en plus présent dans le monde de l’art. Mais peut-on prêter attention aux œuvres d’art qui se cachent aux coins des rues.
Les villes en sont recouvertes, de manières parfois plus ou moins discrètes
Depuis plusieurs dizaines d’années déjà les œuvres d’inconnus et d’artistes cotés se mélangent, se recouvrent et colorent la ville en évoluant chaque jour.

Tout comme les graffitis, les installations de rue sont une forme d'art souvent non-autorisée et, une fois l'objet/la sculpture installée, elle est laissée sur place par l'artiste.

Les street installations sont parfois conçues pour être prise/déplacées par le public dans le cadre de la « vie » interactive de l'œuvre d'art. Contrairement au graffiti, les installations de rue sont généralement conçues de telle manière qu'aucun dommage ne soit causé à la propriété ou l'emplacement dans lequel l'installation est placée.

 

Au fil de l’histoire

Le Street Art n’est pas un mouvement nouveau comme nous pourrions être amené à le croire, au contraire il remonte aux temps anciens. Dès le premier siècle avant Jésus Christ, les Romains griffonnaient des injures, des noms, des commentaires sur leurs gladiateurs préférés et d’autres pensées sur les murs des bâtiments, tandis que les Mayas faisaient des choses similaires au même moment à l’autre bout du monde. Bien que certains n’aimaient pas cette pratique, dont le philosophe grec Plutarque, elle était largement pratiquée et acceptée comme forme d’expression et de communication. Ce n’est qu’à partir de la Révolution française que ces actes ont commencé à être associés à la destruction de biens et, à cette époque, les graffitis ont été plus communément considérés comme du vandalisme.

 

Juste après la fin de la Révolution française, les graffitis ont commencé à faire leur apparition sur les wagons de trains aux États-Unis. Au début du XXe siècle, en particulier au milieu de la Grande Dépression, le nombre de wagons portant des graffitis a augmenté à mesure que des vagabonds, qui écrivaient souvent sur les côtés des wagons, parcouraient le pays d’un océan à l’autre.

On peut se demander si Brassaï, n’était pas un précurseur du street art ? En France, à la fin des années 1920, le photographe Brassai voit une autre façon de donner la parole aux murs…Ce sont ces épreuves contrecollées sur carton, parfois très agrandies qui sont montrées. Les graffitis sont classés en neuf grands chapitres : «propositions du mur», «le langage du mur», «la naissance de [homme», «masques et visages», «animaux», «[amour», «la mort», «la magie», et «images primitives» .

 

Brassaï a commencé à collectionner ces témoignages «éphémères et sauvages» au début des années trente et les publia dans Minotaure dès 1933 . Il notait dans de petits carnets les plus intéressants pour en suivre l'évolution, y voyant «des signes semblables à ceux des grottes de Dordogne, de la vallée du Nit ou de l'Euphrate» . Traces d'un imaginaire immémorial qui ne «sont rien moins que l'origine de l'écriture, rien moins que les éléments de la mythologie»[1]. Quant à Jacques Prévert, il choisit les "graffiti" de Brassaï pour illustrer un de ses recueils de poèmes ("Paroles", 1945) et une série d'ouvrages en Livres de Poche. Il fait lui-même des collages à partir de photos de Brassaï.

Mais dans les années 1960, le graffiti s’apprêtent à entrer dans une toute nouvelle ère, plus ou moins façonnée par les enfants et les adolescents. À cette époque, le graffiti va connaître une renaissance, principalement à New York et à Philadelphie. Les styles simples des tags des années 60 se transforment en une écriture plus complexe typiquement associée aux années 70 et de là, le street art est né.

En effet, dans les années 1960, le mouvement Fluxus questionne le statut de l'artiste, de l'œuvre, de la place de l'art dans la société. Il s’attaque à l’idolâtrie artistique et cherche à radicalement banaliser l’art. Une citation célèbre de Robert Filiou résume bien la pensée de Fluxus : « L’art c’est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art. ».

Bien que les graffitis étaient produits dans diverses parties du monde de façon plutôt modeste, les raisons qui animaient leurs auteurs étaient communes et le graffiti persiste encore aujourd’hui.

De nouvelles techniques apparaissent. Pochoirs et aérosols envahissent l'espace public. L'art s'affiche au grand jour, exprimant une créativité individuelle.

 


Qu’est-ce que le Street Art ?

Comme son nom l’indique, le Street Art, ou art urbain, regroupe toutes les formes d’art éphémères réalisées dans la rue : pochoirs, graffitis, stickers, mosaïque, yarn bombing et autres installations. Né dans les années 1960, il puise aux sources différentes disciplines graphiques et transforme les villes en véritables musées à ciel ouvert. Elles ne sont pas récentes. Les hommes ont toujours écrit sur les murs. Que ce soit au temps des hommes des cavernes, ou encore à l’Antiquité à travers les fresques, les hommes ne peuvent s’empêcher d’écrire leur histoire sur les murs.

 

Certains spécialistes estiment que le street-art serait né dès le début du XXe siècle. Au Mexique après la révolution de 1910 de nombreuses peintures murales apparaissent. En Russie on aperçoit le même phénomène, les fresques de propagande envahissent les murs, c’est le début d’une ère artistique marquée par les contestations politiques, sociales ou économiques.

Malgré tout, on peut considérer que l’art de rue tel qu’on l’entend aujourd’hui est né aux États-Unis, dans les années 1960. Toutefois, on s'accorde à dire que le street art nait véritablement dans les années 1960 aux États-Unis. Le premier mouvement s'apparentant à l'art de rue est le « Graffiti writing » lancé par deux artistes de Philadelphie, Cornbread et Cool Earl.

Le premier mouvement est le ” Graffiti writing ” qui naît à Philadelphie sous l’impulsion de deux artistes Cornbread et Cool Earl. C’est avant tout l’histoire d’un garçon extrêmement timide qui n’ose pas avouer qu’il est amoureux d’une camarade de classe et qui écrit partout dans son quartier ” Cornbread Loves Cynthia “. Si l’histoire est touchante, c’est surtout le début d’une forme d’art qui prend son ampleur une dizaine d’années plus tard à New York et va bouleverser tous les codes.

C’est la naissance des grands noms du street art américain : Taki 183, Keith Haring ou encore Blade One. Dans la rue la moindre petite parcelle est recouverte de messages divers visibles par tout le monde. Durant les années 1975, les graffeurs deviennent de plus en plus compétitifs, on assiste même à des « guerres de style » et ils cherchent à taguer leurs noms au Bronx, à Queens, sur Staten Island, à Manhattan, et à Brooklyn. Le train et le métro qui étaient déjà très mal entretenus à l'époque s'imposent comme un moyen de support et surtout de diffusion. Très vite les graffeurs se rendent compte qu'ils peuvent accéder aux souterrains du métro pour bomber beaucoup plus de wagons en même temps avec moins de chance de se faire attraper.

Puis, en parallèle, le Street art s'élargit vers l'Europe. Ernest Pignon Ernest ou Bansky sont considérés comme les initiateurs du Street art en France et au Royaume-Uni. En France cette nouvelle forme d’art prend aussi de l’ampleur à partir des années 1980. Deux pionniers vont imposer les arts urbains tels que nous les connaissons : Blek le rat et Jérôme Mesnager.

En 1982, l’américain Bando arrive à Paris. Il diffuse dans le pays ” l’art des métros new yorkais “, en 1987 un autre américain, Jonone dynamise l’art urbain français. Il regroupe toutes les formes d'art réalisées dans l'espace public, et englobe diverses techniques telles que le graffiti, le pochoir, la mosaïque, le sticker, l'affichage et le collage, la réclame ou les installations comme le tricot urbain.

Né en 1970, Shepard Fairey, aussi connu sous le pseudonyme d’Obey, est un street artiste américain. Il découvre le travail de nombreux artistes muralistes et writers, graffant dans le métro ou sur les murs du Bronx. Il accède à la reconnaissance internationale grâce à son œuvre Hope, portrait de Barack Obama qui devient lors de la campagne de 2007 le portait officiel du candidat alors même qu’il s’agissait à l’origine d’un collage de rue, sans commande officielle du Parti Démocrate.

 

Née à Paris en 1956, Miss Tic est une artiste qui commence à faire apparaître ses œuvres dès 1985, période durant laquelle les graffitis n'étaient pas encore vraiment présents dans le paysage urbain. (seuls les pionniers comme Jef Aérosol, Blek le rat, speedy graphito et quelques autres artistes/graffeurs à l'époque) Miss Tic devient alors, sans vraiment le savoir, une des premières street artiste au monde dans la catégorie pochoirs. Ses premiers pochoirs sont visibles près de Montmartre mais aussi dans le Marais et près de la Butte-aux-cailles.

 

Le street art est un langage

L’histoire du street art a connu en peu de temps de nombreux retournements et passe notamment par celle du graffiti. La caractéristique de cet art est avant tout d’exposer des mots. C’est une pratique qui s’approprie la calligraphie et le lettrage, ce qui laisse une personnalisation infinie. Les artistes sont en perpétuelle expérimentation de leur technique, de la maîtrise de leurs tracés où chaque courbe constitue un élément de précision. Le graffiti découle d’une lecture ou un décodage qui serait illisible pour certains.

 

Le mouvement hip-hop est en fait un regroupement de plusieurs éléments qui se rassemblent et s’allient autour de la même cause. Lorsqu’un rappeur chante ou qu’un graffeur peint, ils inventent leur propre langage. Cette langue peut parfois être mal orthographiée par rapport à la langue courante et ordinaire, la rendant singulière et unique. Néanmoins, c’est une langue qu’ils ont réussi à s’approprier et qui leur ressemble.

 

L’illustration la plus célèbre est probablement celle du Mur de Berlin, qui servit de support artistique et protestataire à toute une génération d’Allemands. Lors de la chute du Mur, la plupart des morceaux ainsi récupérés étaient recouverts de graffitis, de slogans, de dessins, de peintures. Le street-art, c’est finalement le graphisme comme tribune d’expression-libre. A partir de 1990, le mur de Berlin a été revêtu de lettrages travaillés et de fresques réalisées par une centaine d'artistes internationaux. En 1992, il a été classé au patrimoine des monuments historiques. Les peintures évoquent toutes la liberté par la représentation de scènes de paix, d'espoir, d'euphorie et d'émancipation.

 

LES DIFFERENTES FORMES DU STREET ART

Le tag est une signature ou une marque. Il vient de l'anglais « to tag» (étiqueter). Ses lettres stylisées forment un nom, souvent le pseudonyme de l'artiste. D'une seule couleur le plus souvent, de taille généralement réduite et réalisé d'un geste rapide à l'aide de l'aérosol, de pinceau, de marqueur ou de sticker. Les simples lettres capitales laissent de temps en temps place à des formes diversifiées : le blockletter lisible, le wildstyle déformé, le bubble style et la troisième dimension, chacun cherche son style d'expression. Parmi les « writers » (les tagueurs), certains adoptent une façon de faire qui les distinguent et sont appelés les « styles writers » (les graffeurs). En à peine deux années, le simple tag évolue vers le graffti élaboré par une transformation esthétique des lettres.

Chaque artiste s'efforce de se distinguer en se lançant dans de nouvelles recherches artistiques, en combinant les formes et les couleurs. Celles-ci se démultiplient : une première couleur est utilisée pour le contour, une seconde pour le remplissage. Les lettres prennent corps, leurs dimensions s'amplifient sur les supports les plus convoités (principalement les wagons).

 

Le graffiti

Le graffiti peut avoir des connotations positives mais aussi péjoratives. Le street art est connu au travers du graffiti grâce à sa forte évolution due à sa présence de plus en plus puissante. Il désigne des dessins et des inscriptions imprévus peints à main levée sur un support quelconque, appartenant principalement à la voie publique Le graff n’est pas seulement une forme d’art mais surtout une technique d’expression qui crée de vraies galeries en plein air. Les lieux d’expositions sont à la base stratégique pour qu’ils soient vus de tous : dans la rue, sur les murs, les façades de bâtiments, les monuments. Le graffiti est fréquemment associée à des actes vandales.

Il existe de nombreuses techniques de graffiti ou d'art de rue, telles que : - la peinture aérosol (avec ou sans pochoir) - la peinture à l'aérographe - le marqueur et le stylo - la craie - la peinture au rouleau ou au pinceau - l'acide (pour vitre ou pour métal)

 

Le pochoir

Le pochoir n'a pas de limites et s'adapte à toutes formes d'esthétiques. Il consiste à préparer un patron troué de formes nettes par lesquelles on va pouvoir venir appliquer de la peinture ou passer le spray d’une bombe aérosol. Les artistes peuvent réaliser de petits pochoirs avec différents trous représentant l’intégralité de leur œuvre. Ou alors, ils peuvent choisir de créer différentes plaques trouées dont l’ensemble, mis dans un ordre bien particulier, représente leur fresque.

 

Cette technique représente une aubaine pour les graffeurs voulant passer peu de temps sur place. C’est aussi un avantage pour les artistes d’aujourd’hui devant réaliser, dans le cadre d’une commande, une fresque monumentale. Le pochoir permet parfois dans ce cas de garder les bonnes proportions, réaliser un motif à la chaîne, mettre les ombres au bon endroit ou tout simplement gagner du temps sur la réalisation même de l’œuvre.

 

Le sticker

 

Le mot vient du verbe anglais « to stick » qui veut dire « coller ». On traduit donc ce mot en français par le mot « autocollant ». Le sticker, graffiti papier ou encore le Stick Art est en fait un autocollant qui marche énormément ces derniers temps. Ce succès est sans doute dû à sa technique la plus simple et discrète qu’il soit dans l’univers du Street Art. Il n’y a rien de plus simple que de sortir de son sac une pile d’autocollants qu’on a conçu chez soi, de les coller rapidement là où ils nous semblent les mieux vus sans pour autant prendre trop de risque.

 

La mosaique

La technique de la mosaïque consiste à créer une œuvre en assemblant différents morceaux de différents matériaux. Ainsi, les artistes peuvent former des visages, des mots et varier les couleurs grâce aux différents composants qu'ils associent entre eux.

 

Le tape art

Le « Tape Art » vit en grande partie de l'abstraction. L'élément de base du « Tape Art » est la ligne droite. En ce sens, travailler avec du ruban adhésif peut également être comparé à l'idée de base du Bauhaus. Les participants aux ateliers apprennent à faire face aux limites, à réduire les motifs à l'essentiel et à développer de nouvelles idées créatives. Le tape art est une technique qui utilise des rubans adhésifs de différents types afin de créer des œuvres. Ce street art est considéré comme éphémère en raison de la qualité des rubans. Les œuvres sont réalisées à partir de gros scotch marron ou scotch transparent.

Le grattage

Le grattage prouve une fois encore comment l’art sait sublimer le matériau, en allant travailler des façades en ruines ou des façades métalliques désaffectées, comme pour donner vie et sens à une vie urbaine morte et abandonnée. Telle une sculpture sur roche, les artistes travaillent la brique ou le béton, en jouant volumes et couleurs, de retirer pour mieux révéler l’âme de ces murs.

L’animation

Mouvement précurseur et en phase avec son époque, le street-art ne pouvait échapper à sa manière à la révolution numérique qui nous entoure… ou nous dévore. À l’intersection de la vidéo, de l’architecture, de la scénographie et du street-art, le street-mapping s’est emparé des bâtiments, en jouant sur leurs effets 3D avec des logiciels d’animation de plus en plus sophistiqués.

Le street art, un art militant

Le street art est dans son essence un mouvement contestataire ne serait ce que par le fait qu’il s’agisse d’un acte illégal. La démarche artistique est au moins aussi importante que le message et l’œuvre elle-même.

Depuis son invention, le street art s’engage et milite pour dénoncer les méfaits de notre société et leurs conséquences sur notre quotidien. Il tente de sensibiliser les citoyens du monde ; les artistes brusquent les promeneurs avec une simple image. Le street art est un art du temps présent, qui permet de répondre immédiatement au contexte social, politique et environnemental, et d'éveiller les consciences aux injustices qui nous révoltent.

Le street art militant et revendicateur s’installe sur les murs des villes du monde entier. La crise européenne en 2011, la coupe du monde au Brésil en 2014 ou la lutte contre la déforestation en Amazonie, autant d’inspirations pour des artistes qui représentent leur dégoût d’un monde devenu fou.

Les artistes peuvent s’exprimer librement sur des thématiques sociétales, telles que la politique, l’économie ou encore l’environnement. Cet art étant souvent éphémère par sa facilité à être recouverte par d’autres œuvres, le message des street artists est principalement une critique de la société dans laquelle nous sommes.

L’un des sujets les plus inspirants pour les street artists est la paix. Dans un monde où la guerre fait rage dans certains pays du Moyen-Orient, des artistes nous dévoilent des faits bien souvent ignorés.

Cake$ est un street artist anonyme qui s’inspire de Banksy pour dévoiler, à sa manière, la triste réalité des événements en Palestine. Sur le mur de Bethléem principalement, la barrière de séparation israélienne, L’artiste utilise des pochoirs pour peindre la condition des enfants israéliens. On y voit des enfants jouer avec des fils barbelés, des armes, ou encore des bombes.

 

Passionné par les peintres ; Picasso, Greco ou encore Bacon, Ernest Pignon Ernest comprend vite que la peinture ne peut contenir toutes ses idées. En 1966, il veut dénoncer l’installation de missiles nucléaires dans sa région du Vaucluse, sur les plateaux d’Albion. La présence de la mort près de chez lui est alors trop forte, trop violente pour n’en faire qu’un tableau. Il intervient directement sur le pays et commence à mettre des images sur les lieux. En 1974, Ernest Pignon-Ernest dénonce l’apartheid. Il est alors furieux de la décision de sa ville, Nice. La municipalité décide de la jumeler avec le Cap (Afrique du Sud), centre du racisme institutionnalisé. Il colle alors sur les murs des images d’une famille noire, grandeur nature, derrière des grillages.

 

Cranio, de son vrai nom Fabio de Oliveira Parnaiba, est un artiste originaire de Sao Paulo qui s’est fait connaître dès la fin des années 90. Usant dhumour et de sarcasme, le graffeur fait référence à la persécution des peuples amazoniens, à la lutte environnementale et au consumérisme; un street art tribal qui trouve son inspiration dans les bandes dessinées et les œuvres de Salvador Dalí.

 

 

LES ARTISTES

Les artistes de rues s'approprient l'espace urbain pour contester, bousculer, déranger, revendiquer, dénoncer, interroger, soutenir... Ils ont des motivations qui consistent à faire connaître leur art mais souvent à faire passer des messages politiques ou sociaux. Les artistes de Street Art ne cherchent pas à vandaliser les espaces publics, mais plutôt à changer notre regard sur la ville et sur l’art

Le désir d’être subversif, de provoquer, de représenter ce que tout le monde pense tout bas serait à l’origine de ce courant, la rue étant la plateforme la plus large et la plus puissante dans un but de visibilité. Certains artistes de la rue perçoivent tout simplement l’environnement comme étant une vaste et vierge toile des plus inspirantes alors que d’autres sont tout simplement motivés par les risques rencontrés lorsqu’ils travaillent de façon illégale sur un lieu donné. Aujourd’hui mieux connu du public, le street-art est observé de parts et d’autres de la planète.

 

 

Banksy, l’artiste anonyme au pochoir

Banksy est le pseudonyme d'un artiste de street art dont le véritable nom et l'identité restent incertains et font toujours l'objet de spéculations. Il est actuellement la figure de proue du street art mondial. Supposément originaire de Bristol au Royaume-Uni, ses œuvres ont paru à Londres et dans plusieurs autres endroits à travers le monde. En dépit de cela, il réussit habilement à garder sa vraie identité inconnue des grands médias. Cependant, de nombreux journaux affirment que son vrai nom serait Robert ou Robin Banks. Banksy, malgré qu'il refuse de s'appeler lui-même « un artiste », est largement considéré comme un réel talent artistique.

Il est une personnalité majeure de l’art urbain dans le monde entier. Ses dessins au pochoir ornent les murs des grandes villes et des territoires écrasés par la guerre. Ses installations et ses détournements, comme dernièrement son faux parc Disneyland version glauque élevé en Angleterre, font sensation et l’ont imposé comme un véritable phénomène, modèle de l’artiste antisystème fondu dans son anonymat.

Banksy est un artiste entouré de mystère, qui met un point d’honneur à protéger son identité, et qui pour cela a passé sa vie à fuir les médias. Par coquetterie ? Pour profiter de l’intérêt suscité par le secret ? Plutôt pour respecter une ligne de conduite propre à la scène underground, et pouvoir ainsi agir de jour comme de nuit sans être repéré.

L’anonymat lui donne l’opportunité de réaliser des coups d’éclat. En 2005, il pénètre dans les grands musées du monde – Louvre, MoMa, Tate Modern – où il affiche ses propres œuvres. L’année suivante, il expose déjà son mépris pour l’empire Disney en installant, au cœur du Disney World de Californie, une poupée gonflable vêtue d’un uniforme orange qui rappelle les détenus de Guantanamo.

En 2013, dans le cadre de l’exposition Better out than in, il conçoit la ville de New York comme un musée à ciel ouvert. Le 13 octobre, il organise un happening à Central Park ou il vend ses œuvres anonymement pour 60 dollars. Des scientifiques britanniques ont annoncé avoir répondu à la question « qui est Banksy ? », grâce à une technique de profilage – utilisée d’habitude pour traquer les criminels. Ils ont triangulé la position de plusieurs de ses œuvres et ont croisé les résultats avec la présence d’un artiste déjà suspect depuis 2008, Robin Gunningham.

Et si, finalement, son identité importait peu ? Si c’était son œuvre, et le sens qu’elle porte, moins pour les dessins en eux-mêmes que pour le message politique qu’ils véhiculent, qui comptait ? La seule réponse valable à la question « qui est Banksy » serait, tout simplement : un grand artiste.

 

Keith Haring, le « Michel-Ange » du métro de New York

Keith Haring, né en 1958 à Reading en Pennsylvanie et mort en 1990 à New York est un artiste, dessinateur et sculpteur américain. Rendu célèbre par ses graffitis, Il est intimement lié au New York des années 1980, baigné par le Pop Art. Avec la désindustrialisation des années 1960, le sud de Manhattan se transforme en friches. Keith Haring en fait son terrain de jeu. L’ancienne école devenue salle de spectacles, le Performance Space 122, est le lieu de toutes les expériences.

 

Soucieux de toucher un public hors des musées, l’artiste commence à dessiner à la craie blanche sur des panneaux publicitaires noirs du métro de New York, jusqu’à 40 dessins par jour. La « griffe » Haring, est la répétition de formes synthétiques soulignées d’un trait noir avec des couleurs vives. Ses bébés, ses dauphins et ses silhouettes androgynes ont fait sa gloire. Keith Haring tout au long de sa carrière tient un engagement humanitaire contre les préoccupations de son époque : le racisme, l'apartheid, l'homophobie, la discrimination, le nucléaire... Il signe alors des œuvres qui dénoncent par leur contenu les préjugés sociaux. L'artiste s'engage aussi en répondant à des commandes publiques à travers le monde pour que son art soit apprécié de tous. Il crée alors des fresques pour les hôpitaux, les orphelinats... Malgré l'imagerie violente qui sévit parfois dans le travail de Haring, son message fondamental relève d’un humanisme et d’un amour sincères.

 

Blu, un génie du street art

 

Blu est un street artiste hors norme tant par son talent que par la taille de ses œuvres. Né en 1980 à Bologne (Italie), d’origine argentine, il est un artiste mystérieux qui prend grand soin de cacher son identité.

Ses dessins dénoncent entre autre la violence et le capitalisme. L’artiste a recouvert de ses œuvres des centaines de murs dans le monde. Il tire son inspiration notamment des bandes dessinées et des jeux d’arcade. Avec ses œuvres, il se plait à détruire des symboles forts comme les hommes en costume, les billets, les cercueils, qui représentent une humanité asservie au capitalisme, à la société de (sur)consommation. Dans ses dessins, l’Homme est montré sous son visage le plus sombre, une volonté pour l’artiste d’interpeller les passants. Blu se penche également sur la question de l’évolution de l’ humanité et de la nature qui l’entoure. À Rome, il peint une fresque chronologique qui part de l’origine du monde pour arriver jusqu’à notre ère. La fresque se termine par un ternissement des couleurs, une façon pour l’artiste de mettre en garde contre ce que l’Homme est en train de faire de son avenir.

 

Fin 2014 au Kreuzberg, un quartier Berlinois, l’une de ses fresques les plus célèbres « Brothers » et « Chain », disparaît sous de la peinture noire. Le monde du street art s'affole. On apprendra finalement qu’il s’agit de Blu, en personne, qui a recouvert son œuvre. L'objectif était d’éviter toutes spéculations financières, le bâtiment étant racheté par un groupe immobilier. Plusieurs de ses films ont reçu des récompenses dans des compétitions internationales, notamment pour ses œuvres subversives dont Muto qui lui vaut le Grand Prix 2009 du festival international du court métrage de Clermont Ferrand (France).

 

Ernest Pignon Ernest, pionnier de l’art urbain en France

Pionnier et initiateur de l’art urbain en France, Ernest Pignon-Ernest installe ses dessins charbonneux dans les rues depuis les années 70. Ernest Pignon, de son vrai nom, est né en 1942 à Nice. Il vit et travaille aujourd’hui à Paris. Engagé politiquement et socialement, Ernest Pignon-Ernest développe un art qui cherche à bouleverser les mentalités, à ouvrir les esprits sur la réalité du monde. Aussi sombre soit-il. Dans les années 70, avec ses premières œuvres, il dénonce la guerre d’Algérie, l’apartheid en Afrique du Sud, la situation des immigrants en Europe… Tous ces événements qui dénombrent des milliers de victimes à qui il permet de sortir de l’oubli et de s’extraire du silence par l’art de rue.

 

L’artiste considère que son œuvre se visite dans la rue, et non pas au musée. Certaines institutions ont toutefois restitué dans des scénographies le contexte urbain et sociopolitique des interventions graphiques de l’artiste. Au début des années 1970, le dispositif des premières installations d'Ernest Pignon-Ernest se fait sous la forme de collage de motifs traduits sur papier, apposés sur des surfaces murales. Au début des années 1980, l'artiste expérimente la sculpture temporaire. Ses croquis, ses dessins, ses pochoirs et ses collages cherchent à provoquer le spectateur, le perturber, le forçant à voir en face la réalité subie par des millions de gens.

 

Des artistes qui sont passés par le street art

Jean-Michel Basquiat vend ses premières œuvres à Andy Warhol et expose à ses côtés : le succès est immédiat. Basquiat peut alors approfondir son style et sa technique. Cela donnera lieu à des œuvres comme Hollywood Africans, Riding with death, Dustheads… Des œuvres qui battent aujourd’hui des records aux enchères, comme un portrait qui a été vendu à 110 millions de dollars en 2017. Son œuvre témoigne des réminiscences de son passé familial (ses origines haïtiennes), conjuguées aux influences du pop art. Il est devenu l’une des grandes figures de l’afro-américanisme dans le monde artistique.

Andy Warhol, le pape du Pop Art était-il un génie, un artiste majeur du XX° siècle, un charlatan, un manipulateur ? Andy Warhol fut l’un des artistes les plus importants – sinon le plus important – de la deuxième moitié du XX° siècle ? Il meurt prématurément en 1987 à l’âge de 39 ans.

Eduardo Kobra, le géant des fresques Né en 1976 dans la banlieue de São Paulo la mégapole, a commencé à orner les rues du Brésil, avant de faire connaître son art dans le monde entier. Son mur le plus connu reste probablement celui de Times Square, où il a revisité la photographie d’un Marines américain embrassant à pleine bouche sa compagne. Il a peint dans de nombreuses villes des fresques gigantesques, multicolores, au style unique, toujours façon kaléidoscope. Il aime à représenter des personnages célèbres, porteurs d’un message de paix : Nelson Mandela, Gandhi, John Lennon, David Bowie, Bob Marley, Albert Einstein…

 

Un marché de l'art insolite

Les Etats-Unis s’affichent comme le représentant majeur de ce marché en pleine expansion. Le Street Art, envahit les salles de ventes. Sous l’action conjointe des galeristes et des commissaires-priseurs, l’art de la rue a gagné ses galons et on lui reconnaît aujourd’hui la dignité (et l’intérêt marchand) de l’art contemporain.

Du côté des grandes maisons de vente, l’Américain Sotheby’s domine le marché de l’art contemporain international. La performance de Sotheby’s doit beaucoup aux 110,5 millions de dollars déboursés le 18 mai 2017 pour une toile de Jean-Michel Basquiat, Untitled , par un collectionneur japonais, Yusaku Maezawa. Quatre signatures issues du Street Art – Keith Haring, Shepard Fairey, Banksy et Kaws – figurent parmi les dix artistes les plus vendus au monde et consacre ce secteur comme l’un des plus dynamiques du marché de l’art actuel.

L’autodestruction programmée de la Petite fille au ballon rouge chez Sotheby’s ne revendique-t-elle pas le caractère fondamentalement insaisissable, inaliénable de l’œuvre de Street Art ? Cette œuvre est apparue pour la première fois en 2002. Une version ultérieure est apparue et vendue en 2018. Peu de temps après, elle s’est auto détruite devant les yeux stupéfaits des acheteurs. Par cette œuvre, Banksy a voulu passer le message selon lequel même lorsque tout semble perdu, il ne faut jamais baisser les bras, il y a toujours de l'espoir.

Dans la même lignée, le Street Artist américain Ron English annonçait récemment qu’il s’apprêtait à faire disparaître une célèbre peinture murale de Banksy, intitulée Slave Labour, qu’il a récemment acquise aux enchères pour 730 000 dollars. Décidé à passer l’œuvre au blanc pour s’en servir comme simple support mural, l’artiste pourrait ainsi renouveler le geste de Rauschenberg avec Erased de Kooning Drawing tout en conférant à ce vandalisme militant une toute autre signification : « On en a assez que les gens s’approprient nos œuvres pour les revendre… ».

Créé en 2012 sur le mur d’un magasin discount de Londres pour dénoncer le recours à des ateliers clandestins dans le cadre des festivités du Jubilée de diamant de la Reine, Slave Labour avait mystérieusement disparu quelques mois plus tard pour réapparaître dans une vente aux enchères en février 2013. « Cette peinture a été conçue comme un élément de critique sociale. On l’a transformée en marchandise au plus grand mépris de son message initial », s’est insurgé Ron English. De fait, les pilleurs des rues sont légion et la cote alléchante de certains Street Artistes a de quoi faire naître des vocations.

Keith Haring et Jean-Michel Basquiat ont traversé les années 1980 avec éclat. Les deux hommes ont évolué dans les mêmes milieux, fréquentaient les mêmes cercles, s’appréciaient et ont même collaboré. Les points communs sont nombreux. On peut entre autres citer leurs influences empruntées au graffiti, leurs œuvres politiques et militantes, leurs collaborations avec Andy Warhol, la façon dont leurs travaux sont devenus des symboles du pop art et de la révolution artistique new-yorkaise de la fin du XXe siècle.

Dans la grande famille des Street Artistes, des artistes surfent sur la vague et cèdent au chant des sirènes ou peignent à dessein de petits formats prêts à vendre. Et puis des artistes qu’on porte aux nues sans plus vraiment savoir pourquoi, parce qu’on s’est attaché à force de merchandising, comme Keith Haring. Basquiat, par exemple, est hissé au rang de demi-dieu, pour en faire oublier les addictions et les abymes, et le rendre toujours plus cher ? "L'art, c'est pour tout le monde!" Keith Haring voulait être aimé des collectionneurs, des musées et des gamins du Bronx. Hélas, ces derniers n'ont pas les moyens de s'offrir une de ses œuvres. Le Street Art gagnera-t-il à suivre la loi du marché ?

 

Le street art et les nouvelles technologies

L’apparition d’Internet, le développement des réseaux sociaux et des nouvelles technologies au début du XXIème siècle est favorable au Street-art puisqu’ils lui permettent de s’exporter à l’extérieur des villes qu’il investit. Les sites internet et les blogs consacrés à l’art et au Street Art répertorient toutes les œuvres et en font la promotion auprès des surfeurs du web, tout en les immortalisant. Les frontières physiques et temporelles sont désormais abaissées, laissant ainsi place à une communication directe entre l’artiste et son public. L’utilisation d’Internet va finalement dans le sens de la volonté des artistes du street art, à savoir permettre au plus large public possible d’accéder à l’art tout en respectant les conditions de gratuité et d’accessibilité.

 

Art éphémère par excellence, le street art marque pourtant nos espaces urbains par ses œuvres discrètes ou de grandes ampleurs. Dès ses débuts, il a su évoluer et se métamorphoser en intégrant l’ensemble des techniques artistiques, allant par exemple de la peinture au collage ou de l’affiche à la mosaïque. Il n’est donc pas étonnant que depuis les années 2000 cet art de la rue s’empare pleinement du numérique et des nouvelles formes d’interventions artistiques qui en découlent, ce qui illustre d’ailleurs sa réactivité sans faille.

Qui ne connaît pas aujourd’hui les gifs ? Véritable art issu d’internet et uniquement appréciable virtuellement, les street-artistes se sont emparés du phénomène en créant des animations dans leurs fresques grâce à des séries de time lapses photographiques. C’est ainsi que naquit le «gif-itis» ! Inventé par Insa , artiste londonien, d’autres artistes comme l’italien Blu tentent désormais l’aventure, mettant en scène leur composition graphique par le mouvement et jouant ainsi avec les possibilités d’animations qu’offre ce format.

 

La révolution numérique n’a pas épargné ce domaine, faisant entrer le street art dans une nouvelle ère, celle du digital et de la réalité virtuelle. L’ avenir du street art est riche en perspectives. Il est peu probable que ses formes les plus courantes ne disparaissent dans le futur, mais il est certain que ces nouvelles pistes, induites par le développement du numérique et des technologies, sont sans limites pour cet art éphémère et créatif

 

 

Partagez l'article

S'inscrire à la Newsletter